FAQ LES petites bêtes DU compost

Tout ce qu’il faut savoir sur les habitants du compost !

Faut-il ramener les petites bêtes du compost pour démarrer un premier cycle de compostage ?

Non… Champignons, bactéries et moisissures indispensables au compostage sont présentes ou en germe sur les débris végétaux. Les mouches, moucherons et cétoines y pénètrent tout naturellement en volant pour s’y développer. Les bacs de compostage sont posés à même le sol. Ainsi la terre (même pauvre ou tassée) favorise la colonisation naturelle des matières organiques par de nombreux décomposeurs : vers rouges, insectes…

Les bacs à compost peuvent également être posés sur un sol en stabilisé ou en gravier par exemple. Il est donc inutile de décaisser l’espace de compostage pour ramener de la terre végétale. Il suffit de décompacter le sol afin d’assurer un bon drainage et une bonne aération.

Lorsque l’environnement du site de compostage est particulièrement urbanisé et aseptisé, il est possible d’ensemencer le bac de remplissage avec un seau de compost demi-mûr.

Les sols en béton sont inertes mais n’empêchent aucunement l’activité du compostage après un ensemencement.

 

Qui habite dans les bacs à compost ?

Une poignée de compost abrite des millions de micro-organismes dont la majorité est invisible. Tout ce petit monde créé une chaine alimentaire qui transforme les matières organiques fraiches en humus riche en éléments minéraux assimilables par les plantes.

On distingue :

la microfaune et la microflore < 0,2 mm

la mésofaune  0,2 à 4 mm

la macrofaune > à 4 à 8 mm

 

Comment digèrent les bactéries dans le compost ?

On trouve plusieurs millions de bactéries dans un gramme de terre. Elles sont essentielles et agissent tout au long du processus de compostage dans le bac, puis se chargent de l’humification et de la minéralisation dans le sol. Elles sécrètent des enzymes et les excrètent à l’extérieur pour attaquer les biodéchets humides et riches en azote. Ainsi, Les enzymes des bactéries « découpent les grosses molécules en petits morceaux » ce qui permet aux bactéries de digérer les éléments facilement dégradables : protéines, sucre, amidon, acides aminés…

Ces éléments de plus petites tailles profitent également à d’autres bactéries qui les digèrent à leur tour… et ainsi de suite.  Une fois nourries, les bactéries se scindent en 2. Elles multiplient ainsi leur population toutes les heures, provoquant la montée en température (70°) au démarrage du compostage. Cette digestion demande une humidité suffisante et de l’air.

En effet, les bactéries sont aérobies : elles ont besoin d’oxygène. Si le compost manque d’aération, ce sont des bactéries anaérobies qui se développent et dégagent de très mauvaises odeurs.

Quel est le rôle des champignons dans le compost ?

Les champignons se développent dans les matières sèches carbonées : le bois, les feuilles mortes, les tiges sèches, le broyat. Ce sont donc les champignons, avec leur odeur caractéristique de forêt qui décomposent les végétaux âgés, riches en lignine et en cellulose. Leur action est complémentaire de celle des bactéries.

Les champignons peuvent être unicellulaires (levures) ou organisés en chaines cellulaires constituant du mycélium qui recouvre souvent d’un feutre blanchâtre les tiges et fragments de broyat. Le stade de développement des champignons dans le compost lui donne un aspect « cendreux ». Les biodéchets sont méconnaissables et le broyat est enrobé d’un feutrage grisâtre. Celui-ci apparaît après la montée en température provoquée par les bactéries. Le développement des champignons se produit à la baisse en température du compost vers 30°.

L’action des champignons dans le compost comme dans le sol est complexe. On estime à plusieurs centaines de kilomètres par m2 de terre les filaments de champignons, formant un réseau essentiel pour transporter l’eau et les éléments minéraux. Certains excrètent des antibiotiques qui jouent un rôle sur l’équilibre sanitaire du sol.

Comment agissent les actinomycètes dans le processus de compostage ?

Ce sont des bactéries ramifiées qui dégradent comme les champignons la lignine et la cellulose du bois et des tiges et des feuilles. Ils interviennent à moins de 30° dans le compost après le travail des bactéries.

 

Les minuscules vers transparents sont-ils bons dans le compost ?

Les enchytréides sont des petits vers translucides blancs, de 1 à 5 mm, très nombreux dans la litière naturelle de feuilles. On les retrouve aussi dans le compost où ils contribuent à la digestion des matières organiques.

Les acariens du compost sont-ils nocifs pour les humains et les animaux ?

Ces minuscules araignées de moins de 2 mm travaillent efficacement à la décomposition des feuilles et du bois morts dans la litière forestière et dans le compost. Aucun de ces acariens n’est nocif pour les plantes ou l’homme. Ils se consacrent exclusivement au travail du sol et du compost.

Comment repérer Les microscopiques collemboles dans le bac à compost ?

Folsomia candida est le collembole le plus courant dans le compost. Il mesure moins de 4 mm et vit en colonies facilement repérables dans le bac. Ils apparaissent comme une multitude de petits points blancs qui s’agitent sur des morceaux de broyat. Ils fragmentent sans relâche les résidus organiques (feuilles, éléments ligneux). Comme tous les acteurs du compost, leurs boulettes fécales minuscules aident à constituer la belle structure grumeleuse du compost.

Est-ce normal d’abriter des cloportes dans les bacs à compost ?

Ce sont des insectes de la famille des crustacés familiers des vieilles souches et litières de forêt. Ils fragmentent les débris végétaux riches en cellulose et en lignine, petites branches et brindilles. Ils préparent le travail des micro-organismes beaucoup plus petits qui affinent après eux la décomposition. Ils apprécient les milieux secs et c’est pourquoi on les trouve nombreux dans les angles

Quand arrivent les vers rouges dans le compost ?

Les vers rouges, Eisenia foetida digèrent l’équivalent de leur poids de biodéchets par jour. Ils se reproduisent très rapidement dans de bonnes conditions d’humidité et de température (entre 15 et 25°). Ils apparaissent dans le bac de remplissage dès que celui-ci baisse en température. Ils sont très mobiles dans le bac à compost et se déplacent facilement à travers les épaisseurs de matières organiques à la recherche de l’endroit qui leur est le plus favorable. Lorsque le compost est mûr et digéré, les vers rouges se conservent sous forme de cocons jaunâtres de 2 mm. Ceux-ci peuvent attendre plusieurs mois avant d’éclore, pour recommencer un nouveau cycle de digestion des matières organiques.

Les vers rouges sont naturellement présents dans la litière de feuille forestière à la surface du sol. Ils travaillent en collaboration avec les vers de terre (Lombricus terrestris) qui s’occupent d’homogénéiser le compost dans le sol.

Les larves de la mouche soldat sont-elles utiles dans le compost ?

Dès les premières chaleurs de juin, les femelles de la mouche soldat Hermetia illucens pondent dans les déchets végétaux (et animaux) en voie de décomposition. Les larves sont très utiles et dévorent les déchets qui se transforment rapidement. Elles sont souvent très nombreuses dans le compost qui se met à grouiller par endroits. Elles deviennent adultes en quelques semaines et s’envolent pour ne revenir que l’année suivante. Les élevages de mouches soldat existent désormais pour réaliser des composts exclusivement réalisés avec ces larves… http://jardincomestible.fr/videos/elever-des-mouches-soldat-noir/

Que faire des larves de cétoines au moment de la récolte du compost?

Les cétoines sont de magnifiques coléoptères, appelés hannetons des roses qu’elles aiment butiner. Les femelles pondent dans les matières organiques en décomposition : elles apprécient le fond du bac à compost et le bac de maturation. Les crottes fines des larves donnent un aspect caractéristique de marc de café au compost. Celui-ci est alors très fin et homogène. Le cycle d’une larve est de plus de 2 ans dans le bac à compost.

Au moment des retournements ou des récoltes, remettez toujours les larves délicatement dans le bac de maturation. SI vous trouvez en ville des larves de cétoines dans vos jardinières, profitez-en pour les amener au compost, elles y continueront leur utile besogne dans le bac de maturation.

Comment éviter le développement de petits moucherons à la surface du bac de remplissage ?

Bonnes épluchures sucrées, chaleur humidité : voilà le cocktail favori des petits moucherons… Pour éviter leur nuée, pensez à recouvrir systématiquement de matières sèches vos épluchures, notamment celles des fruits. Les moucherons n’auront plus accès à leur plat et milieu favoris et ne pourront plus proliférer. Il ne faut pas pour autant gaspiller la matière sèche et respecter au plus près, la règle « 2/3 1/3 ». De nombreux compostants avertis, pour compléter la matière sèche recouvrent les apports progressifs du bac de remplissage d’un carton ondulé (sans encres…) en guise de couvercle. Cela limite davantage la marge de manœuvre des moucherons. Il en va de même pour le bio-seau dans votre cuisine : il doit toujours avoir un couvercle bien fermé. De plus, les papiers sans encre déchirés apportés régulièrement absorbent les jus et recouvrent les épluchures de fruits et légumes si appétissants pour nos moucherons. Mais n’oublions pas que les larves de moucherons sont très utiles et décomposent la matière organique fraîche du compost…

Les mille-pattes sont-ils dangereux dans le compost ?

Il est fréquent de croiser quelques millepattes dans le compost. Ils ne sont pas nombreux mais fragmentent eux aussi les débris végétaux. Ces lithobies sont inoffensives mais tout comme une abeille si on les embête, ils peuvent finir par pincer pour se défendre. Mais en général pas de danger, car à peine observé il a déjà disparu grâce à l’agilité de ses millepattes… L’iule est aussi un millepatte du compost. Il est inoffensif et très utile. On le reconnait facilement car il se recroqueville en spirale.