FAQ lombricompostage

Lombricompostage à tous les étages!

La technique de vermicompostage est-elle différente de celle du compostage ?

Le vermicompostage consiste à produire du compost grâce au travail de transformation des vers rouges, Eisenia fétida. Ce sont ainsi les vers qui ingèrent et digèrent les matières organiques apportées régulièrement et produisent un amendement équilibré très riche en éléments minéraux.

A la différence du vermicompostage, le compostage fait intervenir de multiples agents décomposeurs de la nature. Une faune très variée transforme les biodéchets : bactéries, champignons, insectes, et les vers rouges que l’on retrouve dans le vermicompost.

Par ailleurs, le vermicompostage permet de recycler une grande quantité de biodéchets de cuisine en appartement par un dispositif très compact : « le vermicomposteur » qui abrite les vers et le vermicompost. A l’inverse, le compostage se réalise en plein air avec un accès à la pleine terre, nécessite de la place  et regroupe différentes techniques : en tas, en bac, en silo ou en surface.

Quelle est la différence entre vermicomposteur et lombricomposteur ?

Le lombricompostage et le vermicompostage désignent exactement la même technique ! L’appellation de « lombricompostage » est très courante, mais inappropriée. En effet, si vous trouvez des lombrics dans votre jardin, surtout ne les mettez pas dans votre « lombricomposteur ». Le lombric, lombricus terrestris est le ver de terre qui vit dans le sol : c’est un excellent laboureur de la nature, mais il est inefficace et malheureux dans un lombricomposteur.

Qu’est-ce que la technique de vermicompostage (ou lombricompostage) ?

Le vermicompostage (ou lombricompostage) consiste à produire du compost grâce au travail de transformation des vers rouges, Eisenia fétida. Ce sont ainsi les vers qui ingèrent et digèrent les matières organiques apportées régulièrement et produisent un amendement équilibré très riche en éléments minéraux.

Quel volume choisir pour bien vermicomposter ?

Il faut compter une capacité en moyenne de 30 litres pour un foyer de 2 personnes… mais tout dépend aussi de votre coup de fourchette et de la quantité de déchets alimentaires à recycler, selon le mode de vie et l’alimentation de chacun. Démarrez petit et rajoutez des plateaux si besoin !

Consulter le tuto pédagogique pour fabriquer un vermicomposteur disponible sur ce lien.

Quels sont les déchets à ne pas mettre dans le lombricomposteur?

Le pain et les féculents

Les os, la viande, les arrêtes de poisson, les coquillages

Le fromage et les produits laitiers

Les cheveux, poils et plumes

Les cendres et le charbon de bois

Les poussières d’aspirateur, balayures de la maison

Les litières d’animaux domestiques

Les  liens élastiques, plastiques, et les stickers de fruits

Les médicaments, pansements

Tous les matériaux non biodégradables : verre, métaux, plastiques, cailloux….

Vaut-il mieux mettre le lombricomposteur à l’intérieur ou à l’extérieur ?

Tout dépend de la place et l’espace dont vous disposez. Selon l’encombrement et l’ergonomie, le vermicomposteur a besoin d’un lieu ventilé et peut trouver sa place dans votre cuisine, cave, cellier, garage ou toute autre pièce aérée.

Le vermicompostage se pratique également en extérieur sur un balcon ou une terrasse : il faut prévoir impérativement un couvercle sur le vermicomposteur pour le protéger de la pluie. Dans tous les cas, le vermicomposteur demande des soins et des apports réguliers : choisissez un emplacement pratique pour éviter de le délaisser petit à petit…

Quelles quantités de biodéchets peut-on apporter et à quel rythme ?

Dans un premier temps, déposez les vers rouges sur une litière de papiers déchirés. Les vers ont besoin d’une semaine pour s’adapter à leur nouveau milieu.

Ensuite, il faut faire des apports modérés, bien coupés et réguliers (2 fois par semaine par exemple). Les vers vont s’adapter et trouver leur rythme. Si les biodéchets ne sont pas tous digérés entre 2 apports c’est normal, vous apportez ainsi vos ingrédients progressivement en surface du bac (plateau) de remplissage.

Pourquoi faut-il rajouter du papier et carton et dans quelle proportion ?

Il faut appliquer la règle des « Deux tiers pour un tiers ». En effet, pour 2 volumes d’épluchures (riches en azote et en eau), il faut apporter un volume de papiers déchirés brun (matières sèches et riches en carbone). Il faut choisir le carton des boîtes à œufs, des rouleaux de papier toilette, les sachets d’emballages en craft. Le papier régule l’humidité du vermicompost et apporte une alimentation équilibrée en fibres pour les vers rouges. Toutes les indications sont détaillées dans le mémo pédagogique.

Que faut-il éviter de mettre dans un lombricomposteur ?

Les matières organiques sont digérées dans la nature par une chaine alimentaire de micro-organismes très complexe et riche : bactéries, champignons, vers, collemboles, cloportes, etc. Le vermicompostage se fait grâce aux vers rouges qui digèrent parfaitement la plupart des épluchures, les marcs de thé et de café, les papiers, mais attention, certaines matières organiques sont inappropriées. Les vers ne les consomment pas ou certains ingrédients mettraient trop de temps être digérés.

Par exemple, les noyaux, fruits à coques sont trop durs pour les vers rouges ! Il ne faut surtout pas mettre dans le vermicompost la viande et le poisson (les os et les arêtes) ni aucunes protéines animales comme les produits laitiers, restes de sauces. Sinon gare aux mauvaises odeurs.

Les agrumes (oranges, clémentines, etc.) ne conviennent pas car elles ont trop acides.

L’ail, l’oignon sont déconseillés car il sont vermifuge les vers ne les consomment pas.  Tous les bons ingrédients sont détaillés dans le mémo pédagogique.

Les vers rouges ne risquent-ils pas de sortir du lombricomposteur ?

Les vers rouges sont photophobes : ils détestent la lumière. Ils se développent en milieu humide dans la matière en transformation. Ils ne peuvent donc vivre et survivre que dans le vermicomposteur.

Les vers peuvent parfois chercher à sortir du vermicomposteur les premiers jours car ils ne sont pas encore acclimatés : la bonne litière d’accueil est donc très importante. Si vous voyez s’échapper des vers, c’est qu’il y a un problème dans votre vermicomposteur :

  • la litière est trop humide et fermente : rajoutez du papier et brassez
  • la litière est trop acide : rajoutez des coquilles d’œufs finement broyées

Où peut-on se procurer des vers rouges ?

Le ver rouge vit naturellement dans la litière de forêt, il affectionne le bac ou le tas de compost en maturation et le tas de fumier.

On peut s’approvisionner dans le bac à compost d’un voisin, d’un ami ou sur un site de compostage collectif par exemple. Il existe aussi des plateformes de don.

Il est aussi possible de les acheter, il faut compter 30 € les 500 gr livrés par des spécialistes producteurs de vers rouges, les lombriculteurs.

Comment démarrer un vermicomposteur ?

Qu’importe la manière dont vous avez récupéré des vers rouges, achetés sur une plateforme ou récupérés dans un tas de compost, Il faut leur préparer la même litière de démarrage. Afin d’éviter que les vers passent directement par les trous du bac à jus, il faut disposer une plaque de carton ondulé fine dans le fond du premier bac ou plateau : celui-ci s’imbibera d’humidité et fera le régal des vers.

Ensuite, une dizaine de centimètres de carton et de papier déchirés feront le bon matelas d’accueil dans le premier bac (ou plateau) de remplissage.  Les vers disposés sur cette litière vont rapidement s’y cacher. Un tapis d’humidité disposé par-dessus la litière (vieille serviette éponge, serpillère…) et un couvercle conserveront l’humidité et l’obscurité nécessaires. Au bout de 48 heures, il est possible de commencer à leur donner à manger en démarrant avec de petites quantités d’épluchures. Les vers vont progressivement s’adapter à leur nouvel environnement et donc aux déchets apportés.

Attention : une trop grande quantité déchets apportés au démarrage ne seraient pas décomposés correctement et ils fermenteraient : cela ferait fuir les vers et dégagerait une mauvaise odeur. Il faut donc veiller à augmenter très progressivement le rythme et les doses d’ingrédients apportés.

Quand est-ce qu’il faut rajouter un nouveau plateau ?

Le vermicomposteur est un empilement « d’étages à nourriture » pour les vers rouges.

L’installation des différents plateaux est progressive : une fois qu’un bac ou plateau est plein, il suffit de rajouter un nouvel étage perforé et de le remplir de nouveaux biodéchets.

Comment sait-on que l’humidité du vermicomposteur est bonne ?

Le mélange doit toujours être humide, bien oxygéné et aéré. Si vous faites « le test de la poignée » : en pressant le vermicompost, la texture doit être celle d’une éponge mouillée et ne pas dégouliner lorsqu’on la presse. Il faut penser impérativement à récupérer le jus dans le bac pour éviter l’excès d’humidité.

Comment éviter les odeurs ?

Tant que les ingrédients sont bien aérés et mélangés… Pas de risques de mauvaises odeurs car ce sont les bactéries anaérobies (qui se développent sans oxygène) qui ont une odeur désagréable.

Les bactéries du vermicompost en bonne santé sont aérobies : elles respirent et se développent grâce à l’oxygène.

Tous les micro-organismes qui participent à la décomposition des bio déchets ont besoin d’air et contribuent à dégager une bonne odeur forestière. Si votre vermicompost sent mauvais, il faut réintroduire de l’air. Il suffit de le brasser avec un petit outil et rajouter du papier déchiré pour absorber un éventuel excès d’humidité.

Que faire quand des moucherons apparaissent ?

Le bon vermicompostage se fait sans moucherons … si cela arrive, il faut vite intervenir !

Il existe différentes espèces de moucherons qui préfèrent tantôt le sucré, tantôt l’humidité parfois même l’acidité.

Dans tous les cas voici les gestes utiles :

  • Placez votre vermicomposteur dehors pour que les moucherons s’envolent dehors, plutôt que dans une pièce. Essuyez le couvercle et les bords du bac où se collent des larves de moucherons.
  • Retirez tous les biodéchets sucrés qui attirent les moucherons et mélangez bien pour aérer les ingrédients qui restent dans le bac (plateau)
  • Ajoutez et mélangez des papiers déchirés qui vont absorber immédiatement l’excès d’humidité et des bouts de cartons qui vont apporter de l’aération dans la litière
  • Ne laissez aucun biodéchet frais sur le dessus du bac (plateau de remplissage) et recouvrez les d’une épaisseur de papiers finement déchirés qui empêchent l’accès aux moucherons. Recouvrez le tout d’un tissus (ou feutre, matière textile à recycler)

Quoiqu’il arrive, la meilleure règle « anti-moucherons » reste la prévention : bien équilibrer, bien mélanger et surtout ne pas laisser le bioseau sans couvercle dans la cuisine car c’est souvent là que tout démarre.

Que faire lorsque qu’il y a une canicule l’été ou un épisode de très grand froid l’hiver ?

Quand la température extérieure dépasse les 25°C, il faut impérativement placer le vermicomposteur à l’abri du soleil, l’arroser très légèrement avec de l’eau pour le rafraichir (sans l’inonder) et disposer une housse isotherme qui laisse passer l’air.

A l’inverse lorsqu’il fait froid, les vers hibernent au-dessous de 6°C et peuvent mourir au-dessous de 0 °C. Pour les préserver, une couverture ou une housse peut protéger le vermicomposteur. Une épaisse couche de déchets maintient bien les vers au chaud.

Comment enlever les vers pour récolter le vermicompost ?

Avant d’utiliser le vermicompost, il faut récupérer un maximum de vers rouges pour les remettre dans le nouveau bac (plateau) actif où ils vont continuer à se reproduire et à digérer.

Il suffit d’étaler la récolte à la lumière dans un grand plat ou sur une bâche. Les vers vont s’agglutiner progressivement sous le vermicompost à la recherche d’obscurité : avec un petit outil vous pouvez récupérer de véritables amas de vers…

Il faut les remettre dans le bac actif du vermicomposteur. Ils vont se remettre au travail, en équipe. Il restera toujours quelques vers dans votre récolte… ce n’est pas grave.

Comment utiliser le jus de lombricompost ?

Il ne faut jamais utiliser le jus de lombricompost pur car il est très concentré en éléments fertilisants qui risqueraient de brûler les plantes.

L’idéal est de le diluer « à 1 pour 10 » : 1 volume de jus de compost pour 10 volumes d’eau. Il suffit d’arroser les plantes tous les 10 jours avec cet engrais naturel selon leurs besoins et la saison.

Le jus de compost se récolte régulièrement au moins 2 fois par mois. Il peut être stocké dans des bouteilles pendant quelques mois sans perdre ses propriétés mais le mieux est de l’utiliser au plus vite.

Quelle quantité de lombricompost apporter aux plantes ?

Le lombricompost est à usage privé. Vous pouvez l’utiliser sur votre balcon, pour vos plantes d’intérieur, dans votre jardin ou en faire cadeau à votre entourage en cas de surproduction…

Pour les bacs à fleur et les cultures en pleine terre :

  • Faites un apport en surface de 5 cm au printemps
  • Prévoyez un apport de jus de compost dilué, tous les 10 jours en période de production

Pour plantes vertes en pot :

  • Faites un apport en surface de 2 cm à 5 cm
  • Mélangez 2/3 de terreau ou terre végétale pour 1/3 de vermicompost pour un rempotage

En pleine terre, veillez toujours à pailler le vermicompost pour le protéger des intempéries ou des canicules avec des feuilles, de la paille… les vers vont retourner à leur litière d’origine.

Le vermicompost est très intéressant pour bien retenir l’humidité, les eaux d’arrosage ou de pluie. Dans les ilots de chaleur urbains le vermicompost contribue ainsi fortement à la résistance des plantes l’été.

 

En effet, les vers de vermicompost appartiennent à l’espèce eisenia. Ces vers rouges vivent à la surface du sol, digèrent, décomposent la litière et les matières organiques : mieux vaut donc vermicomposter avec les bons vers !